Distribution des fourrages : choix d'un matériel

Le choix d'un matériel dans la gamme proposée par les différents constructeurs est très large. Elle s´étend de la désileuse distributrice portée de 1.65 m3 à la désileuse automotrice de 18 m3, sans oublier les mélangeuses à vis verticales dont les capacités varient de 8 à 24 m3.

Pour un choix rationnel et raisonné, le matériel utilisé doit être pratique, adapté aux besoins et aux spécificités de l´exploitation. Il doit répondre à une certaine rapidité à l´exécution de la distribution du fourrage pour un prix de revient raisonnable. Différents critères à prendre en compte Effectivement, c´est l´organisation au sein de l´exploitation, la structure des bâtiments, les spécificités de l´élevage qui définiront les critères techniques du matériel. Ainsi, il faut se poser les bonnes questions : un investissement peut aller de 5 000 EUR à 60 000 EUR (voir 120 000 EUR à 170 000 EUR pour une automotrice) pour des prix de revient observés qui varient de moins de 5 EUR à plus de 25 EUR pour 1 000 litres de lait ou moins de 20 EUR à plus de 100 EUR par UGB ; Par exemple : une désileuse automotrice achetée en CUMA pour 9 adhérents qui totalisent 4 700 000 litres de lait, a un prix de revient ramené au 1 000 litres de lait de 13.86 EUR. Cela nous amène à une autre réflexion sur le temps passé à l´alimentation. Il peut varier du simple au triple pour des exploitations possédant le même nombre d´animaux avec le même matériel et d´un rapport de 1 à 5 avec des matériels différents. Il en découle la capacité du matériel, des rapports existent mais ils sont dépendants de la ration, du niveau de production et de la taille des lots d´animaux. En quelques chiffres avec une désileuse ou distributrice, nous pouvons alimenter 7 à 9 vaches laitières par m3 et pour une mélangeuse de 4.5 à 7 VL / m3. La nature des aliments et la ration distribuée auront un impact sur l´investissement et le temps. Pour une ration simple ne nécessitant pas de mélange, une distributrice suffira et la distribution sera rapide, contrairement à une ration fibreuse ou complexe qui demandera du temps de hachage, pesée, chargement, mélange et parfois de distribution difficile due à la quantité importante de fibres. Attention aux moyens de traction N´oublions pas certains détails : comment s´effectue le paillage et la distribution des concentrés. Cela nous conduit aux moyens de traction, un ou deux tracteurs devront être disponibles, voir un tracteur et un télescopique ou tracteur chargeur. C´est un poste « Clé » en économie, par rapport au temps (attelage-dételage) au confort (asservissement électrohydraulique) à l´investissement (puissance requise) à la consommation de fuel (puissance demandée et heures d´utilisation tracteur). L´évolution du matériel va dans ce sens, les constructeurs s´adaptent et proposent maintenant des mélangeuses à vis verticale avec l´option pailleuse. Les coûts de traction et manutention sont souvent très importants, par exemple, une exploitation de 450 000 litres de lait possédant une mélangeuse de 14 m3 attelée à un tracteur de 80 Cv et d´un tracteur de 80 Cv équipé d´un tracteur-chargeur a un coût de traction de 6.60 EUR pour 1 000 litres et un coût de la mélangeuse de 5.1 EUR. Dans ce cas, le coût de traction et du chargeur représente 56 % de la charge annuelle. S´il faut un matériel bien adapté, il en sera de même sur l´aménagement des bâtiments, l´accessibilité aux silos et au stockage des aliments.
Gérard BESNIER (CFMA NOZAY) Chambre agriculture Loire-Atlantique