Le directeur du club Demeter, Sébastien Abis, était l’invité de marque de l’assemblée générale d'AS Cefiga, un rendez-vous qui a rassemblé près de 600 personnes jeudi 10 mars au Palais des Congrès.

Il faut dire qu’avoir l’occasion d’écouter l’un des plus grands spécialistes français en matière de géopolitique agricole, en plein conflit ukrainien, était évidemment une aubaine et une chance, « bien que complètement fortuite et non souhaitée, vu les circonstances malheureuses qui frappent le peuple et nos collègues agriculteurs ukrainiens, à qui vont nos pensées », lançait en préambule le président 
d’AS Cefiga, Dominique Defay. 
Bien évidemment, la question des conséquences de ce conflit sur les matières premières agricoles et les énergies était sur toutes les lèvres. Malheureusement sur ce point, Sébastien Abis le reconnaît bien volontiers : « je ne suis pas en mesure de faire des projections sur l’avenir tant la grille des incertitudes est immense et dépasse largement le cadre agricole ». En revanche, l’expert fonde son analyse sur les faits géopolitiques historiques. « La Russie et l’Ukraine sont des poids lourds de la production agricole mondiale, mais surtout de l’exportation, ce qui explique que les cours sur-réagissent encore plus » explique-t-il.
Pendant qu’un peu partout sur la planète, « de la Russie à la Chine en passant par le Brésil, on a le pied sur l’accélérateur sur l’agriculture », l’Europe, elle, a eu tendance à désarmer. « Dans une grande partie du monde, l’agriculture est une valeur refuge car l’alimentation est une valeur de paix. Ça nous saute aujourd’hui aux yeux en Europe, mais le moins qu’on puisse dire, c’est que ça n’était pas franchement le cas il y a encore un mois ! », regrette Sébastien Abis. 

Retrouvez en vidéo l’intégralité de l’intervention de Sébastien Abis sur la chaîne Youtube AGRI72 - Web TV